Le masque de la colère
par Véronique BATONNIERNous apprenons avec tristesse la nouvelle de l’agression dont ont été victimes les militants En Marche de Lille ainsi que celle de Stanislas Guerini, son Délégué Général, venu apporter son soutien à Violette candidate aux futures élections municipales de Lille.
Outre le soutien que nous souhaitons leur apporter, nous ne pouvons rester sans voix devant une série de lynchages dont ont été victimes les membres de la majorité.
Après les permanences vandalisées, les ministres menacés, les monuments nationaux dégradés, le Président insulté, notre pays semble tomber aux mains d’un ennemi aussi brutal que dangereux : la colère.
Mais qui se cache derrière son masque ?
Nous avons pris coutume de les nommer de différentes façons, citoyens en colère, gilets jaunes, extrémistes, anarchistes, altermondialistes, …
Quelquefois organisés, souvent répondant à l’impulsion du moment, ils ont choisi de céder à l’un des sept péchés capitaux, mais leurs motivations sont différentes, tout le problème est là.
Lorsqu’il s’agissait de déverser du fumier devant les ministères, cela prêtait à sourire, jusqu’à ce que cette colère devienne ingérable, incernable, irrespectueuse, irréconciliable, indéterminée.
A bien y réfléchir cette colère n’est-elle pas présente dans la vie quotidienne de tout un chacun ? Les klaxons au feu rouge, les râleries aux guichets, les tensions aux urgences, dans les cours de récré, sur les stades de foot, dans les foyers, entre voisins, dans les conflits familiaux.
La colère est partout, elle a même tendance à devenir un mode de dialogue à part entière. On ne cherche plus à comprendre, juste à parler le plus fort.
La loi du plus fort, la loi du talion, n’est-ce pas là ce vers quoi nous penchons ?
Encore des pas en arrière qui en laisseraient plus d’un sur le carreau.
Cette colère politique est nouvelle cependant, même si elle couvait depuis quelques années.
Hasard du calendrier ? Non, elle apparait avec un nouveau Parti au Pouvoir.
Un parti dont les militants ont eux aussi choisi de se dresser contre l’injustice et la paralysie.
Les deux faces d’une même pièce.
La méthode seule diffère.
Alors avant de lancer cette pièce, demandez-vous seulement combien de temps de survie vous accorderait un monde où la loi du plus fort règnerait en maître.
Nous vous enjoignons, citoyens en colère, à vous battre, comme nous, avec les seules armes que la démocratie a créées.